Rendre visibles les invisibles à notre niveau
Rendre leur prénom aux invisibles, c’est leur redonner une dignité. Ce à quoi s’attelle Valérie Rodriguez de la frat de Trappes tous les jours.
Les morts de la rue ? Vous connaissez peut-être cette association qui a pour objectif de rendre une identité et un hommage aux personnes qui meurent dans la rue de façon anonyme.
Il me semble que cette association, comme beaucoup d’autres sans doute, fait un travail éminemment évangélique. On peut trouver dans le nouveau testament de nombreux exemples de récits dans lesquels Jésus nomme les personnes qu’il rencontre. Il les appelle par leur nom.
Ce nom, ce prénom qui nous ont été donnés par nos parents à la naissance portent en eux, qu’on les haïsse ou qu’on les apprécie, une partie de notre identité, de notre histoire, de nos racines. Si je prends juste quelques minutes pour explorer mon propre patronyme, je sais que mon nom de famille « Rodriguez » dit déjà des choses sur la personne que je suis… Petite fille de républicain espagnol.
Les personnes que nous accueillons dans nos fraternités de la Mission Populaire sont nombreuses à n’être que des numéros, des matricules pour l’administration française. Dans le meilleur des cas, on leur servira du « Madame ou monsieur » mais qui les appellera par leur nom, leur prénom, qui les nommera et les sortira ainsi de l’anonymat, de l’invisibilité administrative qui leur colle à la peau ?
À la fraternité de Trappes, pour laquelle je travaille maintenant depuis plus de 10 ans, je m’efforce de retenir le prénom de toutes les personnes qui passent la porte. Je suis certes aidée par une assez bonne mémoire, mais je crois surtout qu’il est essentiel de rendre à ces personnes malmenées par la vie une identité, une dignité, de les faire passer de l’ombre à la lumière. Le président de notre fraternité me disait encore l’autre jour qu’il trouvait merveilleux la configuration de nos locaux, car le petit sas d’entrée suivi du grand hall d’accueil permettait aux personnes de passer de l’invisible au visible… Dès que ces personnes passent le fameux sas d’entrée, quelqu’un les accueille et les appelant par leur nom. Et les visages s’éclairent d’un sourire.
« Ne crains pas, car je t’ai racheté, je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi… » Esaïe ch 43 v 1
Valérie Rodriguez est équipière-directrice de la Miss’ Pop’ de Trappes (78), Fraternité de la Mission populaire évangélique.
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